Ce 26 mai, Guillaume Vincent est donc le soliste du concerto n° 2 de Saint-Saëns. A l’évidence, la flamboyance digitale de Guillaume Vincent se révèle à la hauteur de cette partition.
Dès les premières notes de la cadence originale qui ouvre l’Andante sostenuto, le toucher du pianiste brille par sa limpidité, sa transparence, la mobilité de ses traits, redoutables à assurer dans cette introduction solitaire et néanmoins enflammée. L’orchestre ponctue cette entrée spectaculaire avec autorité. Le dialogue qui s’établit dans ce premier volet met en valeur une écriture dont la virtuosité n’est pas sans rappeler celle qu’ont développée les grands prédécesseurs du compositeur français, Frédéric Chopin et Franz Liszt. Guillaume Vincent, à la gestique démonstrative, s’investit de tout son corps dans cette démarche volontaire qu’il sait assortir de belles nuances dynamiques. Plus détendu, l’Allegro scherzando qui suit met en évidence la fluidité, une certaine légèreté du jeu du soliste. Le balancement du second thème s’oppose un instant à cette légèreté et établit un contraste ironique. Le mouvement final, Presto, ouvre une course effrénée, sur un rythme de tarentelle, entre le piano et l’orchestre qui rivalisent de brio. L’épisode central apaise un instant l’effervescence initiale. Son retour conduit à une coda éblouissante dans laquelle le toucher du soliste semble survoler le clavier.
Le bis réclamé par le public apporte un peu de calme après l’agitation qui domine le concerto. Dans ce Rêve d’amour, de Franz Liszt, le lyrisme chaleureux retrouve droit de cité avec la tendresse que le pianiste sait évoquer.
Serge Chauzy , Toulouse le 27 mai 2018